Symboles
Hubert Beuve-Méry et Pierre Lazareff n'ont pas seulement
été les deux figures les plus marquantes de la
presse de l'après-guerre. Ils sont aussi de véritables
symboles. Chacun est à sa façon l'incarnation d'une
conception du journalisme. Un journalisme ascétique, profond,
méticuleux, pour le fondateur du Monde. Un journalisme
populaire, fougueux voire flamboyant pour l'homme de France-soir.
Mais faut-il vraiment y voir des opposés ? Complémentaires
comme les deux faces d'un même métier, l'un et l'autre
laissent un même témoignage : le journalisme
est une exigence. Il peut être cérébral ou
populaire, mais jamais médiocre.

22-04-1972
Ce témoignage, c'est aussi celui d'Henri Bourassa, créateur en 1910 d'un titre au nom austère, Le Devoir, qui visait un délicat équilibre entre l'engagement et la rigueur morale et intellectuelle : un siècle plus tard, le journal montréalais n'a pas perdu la farouche indépendance que revendiquait son fondateur vis-à-vis des partis politiques et des intérêts commerciaux.
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08-08-1989
"il n'est pas donné à tout journaliste
d'inventer un journal - qui plus est quotidien - et de réinventer
son métier. Hubert Beuve-Méry au Monde, Pierre
Lazareff à France-Soir avaient su, après-guerre,
mener cette singulière aventure collective, faire de leur
journal le sismographe le plus sensible de leur époque
et, plus encore, le lieu d'apprentissage où une génération
puis d'autres apprennent à lire, à comprendre,
à ressentir et à penser le temps présent. ."
Gérard Courtois.

1952 |