Intoxication


Les journalistes français n'ont jamais pardonné aux autorités sanitaires de leur avoir affirmé, en mai 1986, que le nuage radioactif libéré par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl était sans danger pour la France. Pourtant, le « mensonge radioactif » ou la « désinformation nucléaire » dénoncés peu après par certains journaux n'en étaient pas vraiment. À l'exception d'une mention fallacieuse dans un des communiqués du ministère de l'agriculture, les informations rassurantes des pouvoirs publics ont plutôt bien résisté aux études ultérieures, lesquelles n'ont pas pu démontrer de conséquence sur la santé publique.

Il est toutefois vrai que les autorités françaises étaient loin d'avoir un passé irréprochable en la matière. En 1960, déjà, la Dépêche quotidienne d'Alger, qui s'inquiétait de l'essai de la première bombe atomique française, à l'air libre en plein coeur du désert algérien, n'avait obtenu des pouvoirs publics que des affirmations rassurantes. Or, des relevés militaires de l'époque, tout récemment déclassifiés, montrent que les retombées radioactives avaient en réalité arrosé toute la moitié Nord de l'Afrique, dépassant nettement les normes de sécurité à certains endroits.

Il faut croire que le journal avait l'habitude qu'on lui raconte des bobards, car il avait par ailleurs créé une rubrique originale, intitulée... « Nouvelles à vérifier ».

17 02 1960 (détail)

17 02 1960


13 02 2010 (rep. num.)