Empreinte
Bien des reporters ont marqué l'histoire du journalisme par leur courage et leur talent, mais Robert Capa a poussé l'un et l'autre au point de personnifier à lui seul le photoreportage.
Époustouflé par ses photos de la guerre d'Espagne, le magazine Picture Post l'avait sacré dès 1938 « le plus grand photographe de guerre au monde », mais le petit juif hongrois (il avait inventé le patronyme vaguement anglo-saxon de Robert Capa pour mieux vendre ses photos) n'en demandait peut-être pas tant : il détestait la guerre. Il allait pourtant en couvrir cinq, dont, bien sûr, la seconde guerre mondiale, au cours de laquelle il fut le seul photographe à débarquer avec la première vague d'assaut sur la meurtrière plage d'Omaha Beach.
Se trouver au pire moment au pire endroit correspondait bien à son adage : « si tes photos ne sont pas assez bonnes, c'est que tu n'es pas assez près ». Mais c'est justement en s'éloignant un peu trop d'une patrouille française afin de mieux la cadrer qu'il trouvera la mort sur une mine en Indochine. Quant à sa « dernière photo », ce n'est pas celle reproduite par Samedi-Soir (à gauche) mais bien celle publiée par Life (en bas à droite) |
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