ObstinationQue l'ex-capitaine Dreyfus soit déporté à l'Ile du Diable ne suffit pas, encore faut-il qu'il soit bien gardé. Le Petit journal a tenu à s'en assurer : Dreyfus ne peut s'échapper. "Comme on le remarquera, il a fort engraissé, le remords ne le mine pas." Mais, déplore l'auteur, "le traître Dreyfus nous coûte cher."Fondé en 1863, le Petit Journal vise à séduire un électorat très populaire par un prix de vente le plus bas possible (un sou) et une recherche constante du sensationnel. Il tirera parti de la mise au point par Marinoni de la rotative polychromique pour lancer un supplément en couleur qui connaîtra un grand succès. Normalement neutre - les opinions sont mauvaises pour les affaires - il deviendra anti-dreyfusard sous l'influence d'Ernest Judet qui encadra sa rédaction à partir de 1889 jusqu'à son limogeage en 1904.A l'époque de ce numéro, l'opinion et la presse
sont peu enclines à croire à l'innocence de Dreyfus.
Le retentissant "J'accuse" d'Emile Zola ne paraîtra
dans l'Aurore que le 13 janvier 1898.
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27-07-189620-01-1895 |