Les grands attentats sont sans
doute ce qui se rapproche le plus de l'essence même de
l'information. L'actualité pure. En plus de leur dimension
humaine tragique et de leur énorme importance historique
et politique, ils confrontent brutalement le monde à la
soudaineté de l'imprévu. Dans ces cas-là,
il faut réagir vite. Pour Kennedy, par exemple, les agences
de presse recourront à des procédures exceptionnelles.
Celle-ci, sur le câble principal d'United Press tiendra
en un bref message de service « BUOS UPHOLD - DA IT YRS
». En d'autres termes « Tous les bureaux : taisez-vous
Dallas : le fil est à vous ». A partir de
ce moment toute l'attention de la planète se tournera
vers le lieu de l'attentat, laissant le reste de l'actualité
dans l'ombre.
Le même genre de phénomène se produira lors
de l'attentat contre le World trade center. Mais il s'avérera
que si l'information de Dallas tient naturellement en deux mots
: Kennedy assassiné, la tragédie du 11 septembre
se résume moins facilement. Quant au jargon télégraphique,
qui semblait disparu depuis les années 80, il a curieusement
ressuscité grâce aux SMS, qui ne l'ont certes pas
inventé. |