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L'annonce par une partie de la presse de la capitulation
allemande, le 7 mai 1945 à Reims, ne reposait que sur
un message de la radio allemande, capté et traduit par
l'agence Reuter. Les alliés, eux, se seraient bien passés
de cette publicité qui a provoqué la fureur de
Staline. Le maître de la Russie, sensible aux symboles,
exigeait que la capitulation ait lieu non à Reims mais
à Berlin qu'occupaient ses troupes. Elle y sera donc répétée
le lendemain. Paradoxalement, la France souhaitait elle aussi
que l'on rature l'Histoire, car, signataire de l'acte de Berlin,
elle ne figurait dans celui de Reims qu'à titre de "témoin".
Ainsi, le 8 mai 1945 est-il resté la date officielle de
la capitulation. Mais les journaux du même jour, pour qui
la signature avait eu lieu la veille en France, ne s'étaient
pas trompés, même si l'Union (de Reims) s'avançait
un peu en concluant "C'est donc Reims qui aura eu l'honneur
d'être le lieu historique".
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