Mouvement

Trois circonstances se sont associées au début des années 80 pour lancer sur les routes des hordes de vidéoreporters (ou, en France, JRIs, pour Journalistes reporters d'images).

La première, essentielle, est la mise au point des cameras au format Betacam. Celles-ci réunissent enfin en un seul appareil l'unité de prise de vue - la camera proprement dite - et l'unité d'enregistrement et de lecture du signal vidéo et sonore - le magnétoscope : il incombait auparavant au preneur de son de transporter un lourd enregistreur au format U-matic en galopant derrière le cameraman pour ne pas arracher le câble qui les reliait.

La seconde circonstance, hautement symbolique, est le débarquement des troupes américaines sur l'île de la Grenade, qu'elles ferment aussitôt à la presse. Mais sur place, discret, autonome, se trouve déjà Michel Parbot de l'agence de presse Sygma, qui avait choisi cette île pour y tester la toute première Betacam importée en France. Le test se transformera en scoop retentissant, convainquant les télévisions du monde entier des avantages de cette nouvelle technologie.

ca 1985

La troisième circonstance est la libéralisation de l'audiovisuel, qui se traduit dans de nombreux pays par la multiplication des chaînes de télévision privées... et des JRIs. En France, les quotidiens régionaux montent alors des équipes de vidéoreportage pour assurer la correspondance locale des stations privées parisiennes. Mais ce mariage de la caméra et du papier n'avait rien de nouveau : dès le début du siècle, Le Petit journal envoyait dans le monde des cameramen pour alimenter les actualités filmées par lesquelles commençaient les séances de cinéma.

05 06 1904