Jours de gloire

Lors de la guerre de 14-18, les journaux rivaliseront de patriotisme, au prix de nombreuses libertés avec la réalité des opérations.

 

16-11-1914

 

 

 

Des titres comme "La journée a été bonne : grosses pertes allemandes" donnent une idée du menu quotidien des lecteurs. C'est en réaction contre ce que beaucoup dénonçaient à mi-voix comme un "bourrage de crânes" que Maurice Maréchal lancera en 1915 le Canard Enchaîné.

Mais la guerre constitue aussi un tremplin pour la gloire pour un jeune journaliste inconnu qui avait fait ses classes au journal lyonnais Le Salut public. A l'automne 1914 apparaît une nouvelle signature : "De l'envoyé spécial du Matin : Albert Londres".

Fondé en 1884, Le Matin ne cachait pas son ambition : appliquer en France les méthodes modernes du journalisme anglo-saxon : tournant le dos à la presse d'opinion et de chronique, il se présentait comme « Un journal d'informations télégraphiques universelles et vraies » (italiques dans l'original), grâce à « une troupe complète de reporters, débrouillards et rompus au métier ». Il ne connaîtra vraiment le succès qu'au début du siècle suivant sous la férule despotique mais avisée de Maurice Bunau-Varilla qui propulsera ses ventes à plus d'un million d'exemplaires, lui conférant une puissance redoutée dans la vie politique et le monde des affaires.