Précurseur

Lancé le 1° janvier 1777 par La Place, le Journal de Paris est tout simplement le premier vrai quotidien francophone. Sa création inquiétera à juste titre les éditeurs de périodiques et déchaînera les sarcasmes, comme dans cette épigramme :

Fournissez-vous à la boutique
Des journalistes de Paris :
Tout s'y trouve, vers et physique,
Calembours, morale, critique,
Et de l'encens à juste prix ;
Monstres de la foire et musique,
Voltaire et l'Ambigu comique,
Course aux jokeis (sic) et les paris,
Danseurs de corde et politique,
Finances et vol domestique,
Liste des morts et des écrits,
Si la lune est pleine ou nouvelle,
S'il pleut, s'il vente, ou bien s'il gèle,
Et si les foins sont renchéris,
Il en rend un compte fidèle.
Les journalistes de Paris
Ont la science universelle.
Ce n'est pas tout, car leur pamphlet
Est d'un usage nécessaire
Pour compléter le ministère
De l'apothicaire Cadet.*

Plusieurs fois suspendu, le Journal de Paris parviendra néanmoins à traverser la fin de l'ancien régime, la révolution et l'empire.Il cessera de paraître en 1840.

 

24-11-1780

 

 * Ce dernier quatrain reprend une fine plaisanterie de l'époque : l'un des principaux rédacteurs du journal ayant auparavant fait le commerce des lavements et purgatifs, il ne pouvait - disait-on - que poursuivre "en nous donnant un torche-cul".


 

Les envoyés du Times et du London Illustrated News réchappent de justesse à l'attaque de Rustchuck.

(London Illustrated News, 28.07.1877 - Détail)

Périls

Dire que le journalisme peut être un métier dangereux est un euphémisme. Raconter le monde a coûté la vie à bien des reporters célèbres, comme Robert Capa, Ernie Pyle ou Albert Londres, mais aussi à des légions de journalistes moins connus. En Irak, les journalistes et collaborateurs de presse ont proportionnellement payé un tribut beaucoup plus lourd que les soldats Nord-Américains.

 

L'incendie du Georges-Philippar, dans lequel Albert Londres vient de trouver la mort.

(L'illustration, 4.06.1932 - Détail)