Contrairement à beaucoup d'autres identités professionnelles, celle de journaliste est hautement périssable. Si le titre de médecin ou d'avocat dure une vie, celui de journaliste doit être renouvelé chaque année. Et pourtant, le document qui atteste de cette qualité, la fameuse carte de presse, fait rêver plus que nul autre.

Un directeur de journal racontait que lorsqu'il demandait à ses conquêtes du moment quel cadeau leur ferait plaisir, celles-ci lui réclamaient immanquablement une carte de journaliste. Que ce morceau de carton, qu'il ne pouvait leur donner, fasse plus briller les yeux que tous les bijoux de la place Vendôme reste une énigme. On lui prête des pouvoirs mystérieux : il n'en possède guère, pas même celui d'accéder sans barrière à l'évènement. Car, le plus souvent, un second papier est nécessaire pour ouvrir les portes. Délivrées par les autorités organisatrices, ces accréditations spécifiques sont les véritables sésames. Mais leur pouvoir ne dépasse pas le lieu et le moment pour lequel elles ont été accordées.

Les cartes et accréditations ne sont pas les seuls moyens de justifier de sa qualité de journaliste. Au cours de ce petit voyage à travers plus d’un siècle de signes professionnels, vous découvrirez aussi comment l’arborer en brassard, en badge, en dossard, ou la glisser coquettement dans un ruban de chapeau.